Critique d’album : Une dernière fois de Mclean

Je découvre pour la première fois l’artiste franco-ontarien Simon Jutras, mieux connu sous le nom de Mclean. Après un premier album en 2015, il est de retour avec Une dernière fois, un disque qui présente 11 chansons. Dans l’ensemble, c’est un album qui rappelle le premier en solo de Marc Déry. L’importance du texte sur une guitare électrique « blues rock », une basse très présente et des rythmes technos en font un album totalement original dans le paysage franco-ontarien.

L’album ouvre avec Dernière fois, le premier single. L’arrangement de la voix, de la basse, du piano et de la guitare remplit bien l’espace rappelant parfois une certaine époque des Beatles et encore plus, le style du groupe sud-coréen Hot Potato avec sa chanson Pillow. Seule la batterie m’a un peu dérangé, où j’aurais utilisé un autre son pour la caisse claire (snare) et en aurait fait un peu plus que d’entendre quelques cymbales.

Mclean continue avec la pièce Makemake. Un style qui rappelle Dumas. Le côté agressif de la guitare électrique qui apparaît parfois surprend agréablement. Du côté des chœurs, j’aurais amener d’autres voix différentes de celle du chanteur principal. J’ai moins aimé aussi le côté expérimental de la deuxième partie de la chanson avec les voix en écho et la batterie trop répétitive.

La troisième chanson s’intitule Kyrie Hérisson. Si vous avez écouté le premier album de Marc Déry, vous allez aimer celle-ci. La variation des accords avec la voix nous amène dans une chanson aux allures progressives. Le seul point négatif : elle est trop courte. Certainement ma meilleure de l’album!

Allongée sur le divan no.2 enchaîne en toute légèreté avec la pièce précédente. L’arrangement des voix de Mclean avec celle de Sarah Bradley est magnifique. En fait, l’arrangement au complet est effectué avec brio. Ça me rappelle parfois Harmonium, Déry encore une fois. À écouter avec des écouteurs!

Ensuite, on peut entendre 4000 milles. Quelle introduction! Les guitares qui se surimposent aux sons des violons nous font planer sur un arrangement très original. Le côté lecture de poésie comme Arnaud Fleurent-Didier à un certain moment m’a moins plus à la première écoute.

Le jardin de Penderecki est tout simplement une belle chanson. Très paisible. Je verrais Les sœurs Boulay la chanter. Bel arrangement de chordes et le sifflement amène un petit côté conte pour enfants ou une légende racontée sur le bord d’un feu.

Say It Like You Say It débute comme une tonne de briques avec un saxophone criant pour se faire entendre sur une guitare électrique et une voix de « blues rock ». Je veux absolument voir Mclean en spectacle pour entendre cette chanson. S.V.P., étire la chanson avec des solos pour chacun des instruments!

J’ai écouté l’album qu’une seule fois, me donnant d’emblée le goût de le réécouter. On peut sentir qu’il fait partie de la catégorie des artistes comme Klô Pelgag, un genre qui débute un nouveau chapitre dans la chanson canadienne-française. C’est une présentation d’une palette colorée de chansons qu’on aimerait vraiment entendre en spectacle avec une lumière tamisée et quelques chandelles. À noter que l’illustration sur la pochette de l’album est une belle œuvre, un homme sans visage qu’on peut finalement peindre nous même selon les émotions qu’on ressent en écoutant l’album.

Ensuite, Mclean continue avec En passant. Tout simplement, j’adore. C’est ma deuxième chanson préférée sur cet album.

La suivante s’intitule Calliope. Je suis un peu mitigé par rapport à celle-ci. Alors que j’aime beaucoup l’arrangement musical, le côté mélodique et la rythmique de la voix m’ont moins plus.

Le R Premier nous fait une belle surprise sur la chanson Le bonheur. L’arrangement musical avec la voix de cet artiste nous amène dans un style R&B, alors que la voix de Mclean va à l’opposé. À mon avis, c’est une chanson qui doit s’écouter à plusieurs reprises pour ensuite venir complètement nous chercher. Elle est très différente du reste de l’album, mais gagnerait à être découverte en version single.

L’album se termine avec Stalker qui ouvre avec une belle mélodie, probablement la plus belle de tout l’album. Cette chanson est réellement dans un style de rock progressif avec des rythmes qui changent. Le côté lecture de certains passages rappellent un Lucien Francoeur à l’époque d’Aut’Chose. J’aimerais noter que la dernière note qui monte est parfaite pour écouter de nouveau l’album, le tout s’enchaîne parfaitement en boucle. Génial !

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